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SOPHIE et GERALDINE Assistantes Maternelles Agréées à Soisy-sous-Montmorency (95)
17 mars 2012

écoles privées alternatives, tour d'horizon

Je commence mon tour d'horizon des écoles privées alternatives hors contrat sur le val d'oise. Et je me rends compte au premier abord qu'il est plus difficile d'y entrer que dans une école publique en tant qu'enseignant observateur. L'accueil n'est pas le même, il y a comme une méfiance. Ca m'a surprise!


Ceci dit je finis par arriver à y entrer malgré tout :)
Et j'en retire plusieurs réflexions sur mes motivations et mes priorités:


- Des effectifs réduits (12 élèves, 15 grand maximum), c'est primordial mais ca ne suffit pas. Des cours magistraux ennuyeux à effectifs réduits auront moins de dégâts sur les élèves mais n'apporteront rien d'exceptionnel non plus et la plupart d’entre eux les auront oublié aussitôt le cours fini.
Pour moi, l'enseignement traditionnel magistral pour des enfants d'école primaire est inefficace la plupart du temps. Lorsque c'est l'adulte qui sait et qui transmet un savoir unique. L'adulte pose des questions fermées pour donner un semblant d'interactivité et les enfants doivent compléter la réponse attendue . La moitié de la classe rêve, le tiers suit et participe et quelques uns décrochent complètement.

L'enfant apprend lorsque c'est lui qui pose les questions qui lui sont nécessaires.


- les classes mélangées (ou classes uniques), je trouve ça passionnant. Mais ce n’est pas suffisant. Lorsque mélanger les âges c’est continuer de faire chaque niveau, ça ne sert à rien. Mélanger les âges pour moi, c’est partir des compétences de chacun, peu importe son âge. C’est partir du niveau de l’enfant (différent dans chaque matière) et non plus du niveau arbitraire d’une classe d’âge (niveau CE2). C’est encourager des valeurs de respect, de coopération, d’entraide. C’est permettre à chacun d’avancer à son rythme.


- La chose la plus importante, quelle que soit l'école, c'est le respect de l'enfant. C'est la relation entre l'enseignant et l'enfant. Partir de là où il en est, partir de sa différence, de sa singularité. Prendre en compte ses besoins physiques (bouger, rêver, interrompre, décrocher...). Laisser la place à l’expression personnelle. Arrêter avec les bons ou les mauvais élèves. Les savoirs sont tellement multiples et variés. Chaque enfant a ses affinités, ses spécialités, ses compétences. Les bons, les mauvais, c’est un peu comme les gentils et les méchants. Sortons un peu de ce carcan manichéen. Cultivons la différence (au service du groupe, il ne s’agit pas d’être dans du chacun pour soi) et les talents propres à chacun.
Lorsque chaque enfant doit faire la même chose au même moment, je me sens mal. Lorsqu'ils sont repris devant leurs camarades (parce qu'ils se tortillent les cheveux, parce qu'ils rêvent), lorsque je peux en tant qu'observateur déceler en cinq minutes qui est l'élève bouc émissaire, lorsqu'il est isolé, étiqueté, enfermé dans un rôle, lorsque l'enseignement est magistral exclusivement. Je me sens mal. Et je m’ennuie.
Les enfants ont besoin de faire tout seul, de manipuler, de se tromper, de recommencer, de faire à leur manière. Apprendre ce n’est pas connaître la bonne réponse, la réponse unique. Apprendre, c’est s’enrichir de connaissances variées, c’est observer, c’est se mettre en retrait parfois, c’est se construire des raisonnements personnels, c’est lire, c’est parler, c’est poser nos questions archaîques, nos questions bêtes et inavouables pour les confronter aux autres.


En tant qu’enseignante je ne veux plus :
- noter les élèves, les mettre en compétition par rapport aux connaissances.
- Donner des devoirs qui seraient des exercices supplémentaires au temps de classe. Il y a une vie après l’école. Reparler de sa journée en famille, relire les leçons, lire des livres, faire une recherche pour son exposé… c’est déjà bien suffisant.


En discutant avec des professionnels qui ont ouvert leur propre structure, j'apprends beaucoup sur le côté technique.
- Commencer chez soi semble vraiment nécessaire, le temps de se faire connaître. A partir du moment où l’on souhaite acquérir un lieu, il semble difficile de se dégager un salaire, de rembourser l’emprunt et de laisser des frais d’inscription raisonnables. La directrice que j’ai rencontrée n’a jamais dégagé de salaire, par contre elle est devenue propriétaire du bien. Ca peut être un calcul à faire.
- Trouver un lieu dans une mairie ouverte au projet, pour pouvoir s’intégrer à la vie locale, pour pouvoir bénéficier de locaux pour les activités sportives par exemple.
- Il faut mettre le local aux normes (je ne me suis pas encore penchée précisément sur la question, à savoir si ces normes sont très contraignantes ou pas. Mais les normes pour l’accès handicapé semblent contraignantes)

Je vais continuer mes visites pour affiner un peu mes observations. J’espère pouvoir visiter des écoles bien différentes les unes des autres pour pouvoir faire ma sauce.

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Commentaires
L
Bonjour, je serais intéressée pour suivre votre projet. Dans quelle ville ? Quel âge?<br /> <br /> Je suis aussi tentée par l'ouverture d'une classe montessori.<br /> <br /> Bonne journée
L
Bonjour, je découvre par hasard vos posts... mail ils datent de longtemps... où en êtes vous de votre projet ? Je suis enseignante et avec une mère d élève nous nous lançons dans le projet de création d école qui correspond en tous points å ce que vous avez écrits.<br /> <br /> En attente de votre réponse...
L
Bonjour,<br /> <br /> Je viens de découvrir vos articles.Et je ttrouve cela enthousiasmant. Je suis éducatrice spécialisée, de Pontoise. Je me renseigne aussi sur les différentes écoles du val d'Oise. J'aimerai arriver à créer une école, déjà maternelle, avec effectif réduit, coût les plus bas possible et reposant sur l'idée de mixité des âges, de la pédagogie bienveillante,... <br /> <br /> Voilà, au plaisir de vous lire<br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> Laure
C
Bonjour, Je tombe sur votre commentaire qui m'interpelle ... je vois que le message date d'un an... où en êtes vous de votre projet ? Quelles conclusions avez vous pu tirer de vos stages ? Je suis également dans une phase de "recherche" et d'élaboration d'un nouveau projet professionnel ... je suis vivement intéressée par votre expérience, donc n'hésitez pas à me contacter !<br /> <br /> Bien cordialement, <br /> <br /> Céline
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