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SOPHIE et GERALDINE Assistantes Maternelles Agréées à Soisy-sous-Montmorency (95)
9 mars 2012

Les manuels scolaires véhiculent-ils des images sexistes? (le café pédagogique)

Je viens de me réabonner au café pédagogique, et j'ai trouvé un article intéressant sur des études à propos des manuels scolaires.  Ces livres d'histoire, de lecture, de français véhiculent encore aujourd'hui des images sexistes, des stéréotypes filles/garçons et de ce fait distribuent des rôles et ferment de nombreuses portes tout au long de la scolarité et au moment de l'orientation professionnelle ... 

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2012/jdf2012_5.aspx

Ce sujet des étiquettes immuables filles/garçons me tient beaucoup à coeur. Filles et garçons sont différents de fait. Il ne s'agit pas de les croire ni de les rendre interchangeables. 

Mais la société actuelle enferme chacun dans des catégories absurdes qui n'ont rien à voir avec la différence sexuelle.

Pourquoi le rose, les poupées, les dinettes, le dessin pour les filles? Quel rapport avec le fait d'être une femme?

Il n'y a qu'à entrer dans un mauvais magasin de jouet et voir qu'il y a peu d'espoir pour un changement des mentalités... Il faut beaucoup de confiance en soi et de certitudes à un petit garçon pour oser entrer dans les rayons guimauves des filles. Et pour celui qui restera de son côté du rayon, il n'aura aucune chance de trouver un jouet rose, une poupée ... et inversement (ceci dit la pression est encore plus forte sur les garçons, avec la peur cachée ou avouée de les mener vers l'homosexualité.) 

La société confond tout, et l'école ne permet guère de dépasser ces clichés car elle en véhicule tout autant. Et aujourd'hui, je pense sincèrement qu'il est plus difficile d'être un petit garçon à l'école. On leur préfère souvent les filles, plus sages, plus scolaires, moins remuantes ... 

Pourtant la fille et le garçon, l'homme et la femme, dans leur différences fondamentales se situent au-delà de ces clichés rabaissants et stigmatisants pour tous. En tant qu'enseignante je trouve qu'il est primordial de se jouer de ses étiquettes, d'en faire prendre conscience aux enfants pour leur permettre de les dépasser. Leur affiner un esprit critique sur ces images d'Epinal pour leur laisser le plus grand nombre de portes ouvertes. Ces clichés existent, il ne s'agit pas de les ignorer, mais plutôt de les dépasser, de s'en affranchir autant que possible (ou de s'y complaire en toute connaissance de cause quand l'envie nous en prend)

Cela permet surtout d'accéder au respect de l'autre, dans sa différence, dans son altérité. 

 

Non, la danse, le dessin, l'écriture appliquée, le goût du soin ce n'est pas réservé aux filles.

Non, les maths ou les sciences ne sont pas réservé aux garçons.

Oui en tant que garçon tu as le droit de pleurer, de ne pas être le plus fort, de te tromper, d'aimer le rose, les coeurs, d'avoir les cheveux longs, d'avoir peur...

Oui en tant que fille tu as le droit de jouer au foot, de grimper aux arbres, de crier, de te défouler, d'avoir les cheveux courts, de dire non ...

 

 

 

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Commentaires
C
entièrement d'accord ! je me souviens de mon fils aîné qui, vers 15 mois portait dans un foulard une peluche ou un BB, je ne sais plus, ou poussait une poussette avec un BB dedans. dans la rue, pas une fois on lui a dit : "ah mais c'est un papa qui s'occupe de son BB" ! Toutes les remarques étaient :"toi aussi tu es une maman..."C'est vrai que mon fils a les traits fins et on le prenait parfois pour une fille (en plus je l'habillais avec des couleurs vives pas du tout en marron - ou bleu -) <br /> <br /> Maintenant je fais attention aux livres trop sexistes du style Adrien conduit sa voiture et Zoé joue à la poupée ...moi quand je lis à ma fille, j'inverse et je lis Adrienne conduit sa voiture et Eric joue à la poupée. les clichés ont la vie dure mais comme tu le dis il est mieux vu pour une fille de jouer aux voitures que pour un garçon de jouer à la poupée.
S
Evidemment Gé, je suis encore une fois d'accord ++++ avec toi. C'est également un sujet qui me tient beaucoup à coeur. Et Nael nous y pousse puisqu'il est en ce moment fan de Raiponce (dessin animé que je trouve naze mais bon ...). Tu aurais vu la tête du vendeur quand on est allés lui demander s'il avait un trotinette à l'effigie de l'idole de mon fils ... "Euh ... nous n'avons pas ça .. mais regarde, une belle trotinette de garçon avec Cars !". Et les regards louches lorsqu'il porte sa poupée dans un mini ergobaby ... Un très bon livre sur ce thème,que j'ai acheté et proposé à la crèche : "A quoi tu joues ?" de Marie-Sabine Roger et Anne Sol. Ce sont des photos qui présentent un homme en cuisine, une femme sur un chantier ... Je pense que tu aimeras ;-) Bisous ma belle et bravo pour tous tes textes.
K
Très bel article Géraldine. Je suis entièrement d'accord, et j'ai aimé aussi que tu rajoutes entre parenthèse "(ou de s'y complaire en toute connaissance de cause quand l'envie nous en prend)", car il ne faut pas tomber dans l'excès inverse non plus. <br /> <br /> Mais oh mon dieu, tout ce rose flashy dans le rayon des filles, ça donne la nausée. Ils pourraient faire des variantes avec le violet, le parme, l'orange, le rouge. <br /> <br /> Je suis allée acheter un jouet avec ma fille l'autre jour, impossible de trouver une petite voiture pas gnangnan (c'est à dire rose ronde pas du tout réaliste) dans le rayon des filles.
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